Paul Truy a
été mobilisé dans l'armée française
le 3 septembre 1939, suite à la déclaration de guerre
entre la France et l'Allemagne. Fait prisonnier, il a été
interné en Allemagne dans un camp de prisonniers de guerre.
Sa dernière lettre à sa famille est datée du
14 janvier 1945. Elle provient du stalag
III B, 858 Kommando 8/5 à Pommerzig, (Allemagne), camp dans
lequel Paul Truy a le n° de matricule n° 1757-IIIC.
Le 30 janvier 1945, il est libéré
avec ses compagnons par l'armée soviétique qui le
dirige vers l'arrière quelques jours plus tard.
Le 8 février 1945, le convoi dans lequel
il se trouve est mitraillé par des avions allemands, à
la sortie du village de Kustochow, sur la route nationale allant
de Berlin à Breslau. Blessé, ainsi que deux autres
de ses camarades, Paul Truy est pris en charge sur place par des
infirmières soviétiques qui accompagnaient le convoi.
En 1947, trois compagnons de captivité
de Paul Truy ont témoigné à propos de cet incident.
Deux d'entre eux ont affirmé qu'il avait été
très légèrement blessé à un genou,
le troisième indiquant que sa blessure ne lui avait pas permis
de se remettre debout et de reprendre la marche.
Les trois témoins ont certifié
qu'ils avaient été fermement empêchés
par les soldats russes de le prendre en charge, de le soigner sur
place et même de l'emporter sur une civière, ces mêmes
soldats leurs ayant fait comprendre dans le même temps qu'ils
allaient s'occuper de lui faire donner des soins, ce que l'un de
ces témoins s'est vu confirmé par les infirmières
russes qui se trouvaient avec eux.
A son retour de captivité, à
bord de ce qui fût le dernier train de rapatriement en provenance
de la zone russe arrivé à Cambrai, un des anciens
employés de Paul Truy a assuré l'avoir aperçu
dans une gare et il a annoncé à l'un de ses amis venus
aux nouvelles qu'il serait certainement dans le train suivant.
Paul Truy n'est jamais revenu et son épouse
l'a attendu toute sa vie. Aujourd'hui, son fils et sa fille gardent
l'espoir de découvrir ce qui lui est arrivé. |